La stratégie des dividendes n’est pas rentable ! 3 inconvénients majeurs pour les investisseurs suisses

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Dans cet article, nous nous penchons sur la stratégie des dividendes, très populaire auprès des investisseurs privés. Comme le titre le laisse supposer, nous ne pensons pas que cette stratégie soit judicieuse. Nous allons la passer au crible et vous montrer pourquoi elle est à proscrire, en particulier pour les investisseurs suisses.

Les dividendes, le nouvel intérêt

Dans le contexte actuel de taux d’intérêt bas, qui risque de durer encore longtemps, le dividende est souvent présenté comme le nouvel intérêt. Même si la comparaison n’est pas pertinente (un taux d’intérêt, par exemple une obligation, est fixe, pas un dividende), les stratégies de dividendes semblent exercer une attraction magique sur de nombreux investisseurs privés. On trouve par exemple sur Youtube d’innombrables contributions sur le sujet, avec des titres souvent pompeux comme « S’enrichir grâce aux dividendes » (Finanzfokus), « Encaisser simplement des dividendes » (Bulle und Bär), « Les meilleures actions à dividendes » (Aktien mit Kopf), « Ce qui parle en faveur d’une stratégie de dividendes » (Die Aktionärin) ou même « Avec la stratégie de dividendes vers une retraite immédiate » (Der Weg zum Top-Investor). La tendance générale est toujours la même : « Les titres à dividendes sont les meilleures actions ».

Mais les critiques se multiplient (à juste titre) sur la toile : Tantôt de manière diplomatique, comme dans le cas de Finanzfluss (« Les stratégies de dividendes ne sont pas une bonne idée », voir la vidéo ci-dessous dans les shownotes), tantôt de manière plus rustique, comme dans le cas de Sparkojoten (« Les dividendes, c’est de la merde »). Ce dernier s’accroche d’ailleurs à la stratégie des dividendes malgré son verdict clair, ce qui semble tout de même assez masochiste.

Des aristocrates du dividende & Co.

En quoi consiste la stratégie des dividendes ? En principe, l’investisseur n’achète que des actions de sociétés qui versent des dividendes. Parmi ces titres, il choisit souvent les meilleurs élèves en matière de dividendes. C’est un concept très simple.

Les plus connues sont celles que l’on appelle les « aristocrates du dividende ». Il s’agit d’une entreprise qui a augmenté ses dividendes de manière continue pendant au moins 25 ans. Cette définition de base correspond à celle du S&P 500 Dividend Aristocrats (source Wikipedia).

Dans les pays germanophones, on parle de la « noblesse des dividendes » de M. Röhl. Les critères de sélection sous-jacents pour l’admission dans ses deux fonds de dividendes allemands et suisses (il renonce à une diversification globale) sont la continuité et le taux de distribution ainsi que la croissance et le rendement des dividendes.

Le MSCI High Yield Dividend est plus avantageux et plus diversifié. Il comprend environ 320 entreprises qui distribuent des dividendes supérieurs à la moyenne. La sélection se base sur l’indice MSCI World, qui contient environ 1600 entreprises. Ce dernier obtient de meilleurs résultats dans la comparaison des performances à long terme (Gross Returns, c’est-à-dire dividendes compris, mais sans tenir compte des frais).

Stratégie de dividendes
Graphique 1 : La stratégie des dividendes au banc d’essai : dans la comparaison des performances 2005 – 2020, le « MSCI World » bat le « MSCI High Dividend ».

Poche gauche, poche droite

En tant qu’actionnaire, que ce soit directement ou via un ETF, vous êtes (co)propriétaire des sociétés dans lesquelles vous investissez. Cela signifie que vous participez à la valeur boursière. Vos sources de revenus sont, le cas échéant, les plus-values réalisées et les dividendes. Il existe deux types de sociétés cotées en bourse : Les sociétés qui distribuent des dividendes (par exemple Daimler, UBS) et celles qui n’en distribuent pas (par exemple Tesla, Amazon).

En réalité, la distribution de dividendes ne présente pas d’avantage fondamental par rapport au réinvestissement. En effet, en tant qu’actionnaire de l’entreprise, le versement de dividendes vous permet simplement de récupérer périodiquement une partie de votre propre argent. Dans le cas contraire, ou lors du réinvestissement, l’argent reste dans « votre » entreprise. Pour l’investisseur, cela a l’effet « poche gauche, poche droite ».

Opportunités manquées et autres inconvénients

Souvent, les entreprises qui distribuent des dividendes relativement élevés sont des entreprises qui ne croissent plus guère ou qui sont même en déclin. Les grandes banques européennes, les multinationales du pétrole ou du tabac en sont des exemples. En d’autres termes, le collecteur de dividendes renonce à tous les titres de croissance qui connaissent un énorme succès en bourse, comme Tesla (+378% de gain de cours au cours des 5 dernières années), Amazon (+592%) ou Facebook (+192%) . En effet, ces entreprises versent systématiquement 0% de dividendes.

Nous avons listé ci-dessous ce que nous considérons comme les trois principaux inconvénients des stratégies de dividendes:

Inconvénient n° 1 : des impôts élevés

Le principal inconvénient pour les investisseurs suisses résulte de notre législation fiscale. En effet, comme nous le savons, les dividendes sont soumis à l’impôt sur le revenu pour les investisseurs privés, alors que les gains en capital sont exonérés d’impôt. En fonction de votre taux d’imposition marginal individuel, votre rendement sur les titres de participation peut donc être substantiellement réduit.

Le pire cas fiscal est celui des sociétés qui distribuent des dividendes et dont le cours est en baisse. Avec de tels titres en portefeuille, on paie année après année des impôts sur les dividendes distribués, bien qu’en fin de compte, c’est-à-dire les dividendes cumulés moins la perte de cours réalisée lors de la vente, il n’y ait pas de gains ou même de pertes.

Pour en savoir plus sur la fiscalité des ETF, consultez notre article Fiscalité des ETF en Suisse : Ces 4 conseils pour économiser des impôts vous permettront d’optimiser votre portefeuille.

Inconvénient n° 2 : rapport risque/rendement défavorable

En vous concentrant sur un seul critère de sélection, vous n’investissez que dans un nombre relativement restreint d’entreprises. Vous renoncez ainsi au seul « free lunch » de l’investissement, qui vous est offert grâce à une large diversification (voir Diversification : ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier). Vous n’êtes pas investi dans toutes les petites capitalisations prometteuses et les géants de la technologie à forte croissance qui, par nature, ne versent pas ou peu de dividendes, ce qui vous expose à un rapport risque/rendement moins favorable.

Inconvénient n° 3 : coûts plus élevés

Si vous investissez dans un ETF à dividendes, les frais (TER) sont souvent beaucoup plus élevés que ceux d’un ETF « normal », c’est-à-dire composé en fonction de la capitalisation boursière, ce qui réduit en outre votre rendement, année après année. Dans le cas des produits « nobles à dividendes » mentionnés plus haut, par exemple, les frais s’élèvent à la coquette somme de 0,95%, soit plusieurs fois le prix d’un produit ETF établi sur l’ensemble du marché.

En parlant de coûts, outre les coûts des produits, les frais prélevés par le courtier sont particulièrement importants. Interactive Brokers se distingue par exemple par des frais très bas (voir aussi notre revue détaillée). De même, le concurrent DEGIRO s’est positionné avec succès comme un casseur de prix sur le marché européen (voir l’offre de partenariat ci-dessous).

– P a r t i c i p a t i o n d e s p a r t s –

D’après notre expérience et en raison des faibles coûts pour les ETF, un courtier particulièrement attractif actuellement est « DEGIRO » (lien vers l’examen de DEGIRO). Si vous êtes intéressé, vous pouvez vous inscrire chez DEGIRO via notre lien partenaire, ce qui vous permettra d’obtenir des informations sur les marchés financiers. Crédits de trading de 100 CHF (avec conditions) tout en soutenant notre blog.

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Conclusion

Bien que nous considérions la stratégie des dividendes comme une erreur de parcours présentant de sérieux inconvénients, nous nous efforcerons de conclure sur une note plus conciliante. La question clé est la suivante : qu’est-ce qui fascine l’investisseur dans la stratégie des dividendes ? En premier lieu, ce sont les flux de trésorerie réguliers qui arrivent directement sur son compte. Un revenu passif cool, en somme ! De plus, les dividendes peuvent être pratiques pour la phase de retrait et de rééquilibrage (voir notre article Rebalancer son patrimoine pour retrouver l’équilibre).

Que vous soyez motivé par les flux de trésorerie, les retraits et/ou le rééquilibrage, tout cela est possible sans suivre une stratégie de dividendes. Notre suggestion : choisissez simplement un ou plusieurs ETF d’actions passifs, largement diversifiés et distribuant des dividendes, composés en fonction de la capitalisation boursière.

Distribution de dividendes ? Ce sont des impôts que je dois payer ! Oui, c’est vrai. Vous payez des impôts sur tous les dividendes, qu’il s’agisse de titres individuels, d’ETF de distribution ou d’ETF de capitalisation. Mais la charge fiscale sera moindre parce que vous investissez dans l’ensemble du marché, y compris dans tous les titres de croissance performants qui ne distribuent pas ou peu de dividendes. Vous bénéficierez également d’un rapport risque/rendement plus intéressant et d’un coût du produit (TER) plus faible.

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Digression scientifique de Gerd Kommer sur la stratégie des dividendes :

Clause de non-responsabilité

Clause de non-responsabilité : Investir comporte des risques de perte. C’est à vous de décider si vous souhaitez ou non assumer ces risques.

Sauf erreur de notre part : Nous avons rédigé cet article sur la stratégie de dividendes en toute bonne foi. Notre objectif est de vous fournir, en tant qu’investisseur privé, les informations les plus objectives et les plus pertinentes possibles sur la finance. Toutefois, si nous avons commis des erreurs ou si certains aspects importants ont été oubliés ou ne sont plus d’actualité, nous vous remercions de nous en informer.

15 Kommentare

  1. Patrick dit :

    Vielen Dank für den tollen Beitrag! Das ist genau meine Meinung. Da wir in der Schweiz den riesen Vorteil haben, dass Kapitalgewinne nicht als Einkommen versteuert werden müssen, sollten wir erst recht auf Wachstums- anstatt Dividendentitel setzen.

  2. Guido Holzherr dit :

    Ich stosse erst jetzt auf diesen interessanten Artikel. Dabei fällt mir auf, dass dieser bezüglich der Steuerbelastung unvollständig ist. Ein nicht unwesentlicher Aspekt scheint mir zu fehlen (Irrtum vorbehalten). Vereinfacht gesagt: Dividenden, die aus Kapitaleinlagereserven (KER) ausgeschüttet werden dürfen, sind für Privatanleger oftmals teilweise bis hin zu vollständig steuerfrei. Zum Beispiel ist dies der Fall (ebenfalls Irrtum vorbehalten) bei Holcim, EFG, Julius Bär, Lindt & Sprüngli u.v.m.

    1. Schweizer Finanzblog dit :

      Ja, das ist korrekt, Guido. Darauf haben wir aber im Artikel hingewiesen (vgl. Text zu Abb. 1).

      1. Guido Holzherr dit :

        Wo steht irgendetwas zu KER und Steuern? Da habe ich offensichtlich eine „Leseschwäche“ 😎

        1. Schweizer Finanzblog dit :

          Sorry, wir haben uns im Artikel vertan. Hier in unserem Steuerartikel haben wir die KER thematisiert.

  3. Marcel dit :

    Steuern muss man berücksichtigen, aber die Vermeidung um jeden Preis macht manchmal keinen Sinn.
    Man muss es vorher durchrechnen.

    Das gleiche gilt für den Gewinn.
    Viele « Strategen » versuchen, den Firmengewinn tief zu halten.

    *Gewinne als Kosten*
    Eine aufschlussreiche Sichtweise, die auf Peter Drucker zurückgeht, interpretiert Gewinne als Kosten.

    »Profit is the cost of survival« –

    Gewinne sind die Kosten des Überlebens, sagt Drucker. Seiner Auffassung nach stecken im Gewinn drei Kostenarten:
    •Kosten des Kapitals,
    •Kosten des unternehmerischen Risikos und
    •Kosten der Zukunft zur Sicherung von Arbeitsplätzen und Pensionen.

    Demgemäß sollte der Gewinn nicht als Restgröße, die am Ende des Geschäftsjahres hoffentlich ein positives Vorzeichen trägt, verstanden werden, sondern Gewinne seien wie Kosten von vornherein einzukalkulieren, um das Überleben des Unternehmens zu sichern.

  4. Arnaldo Urbanetti dit :

    Beim Anlegen erachte ich es wichtig, dass man sich über den eigenen Zeithorizont und Ziel der Anlagen im Klaren ist. Nur Anlegen der Giers wegen ist kein geiler und guter Ansatz.
    Dies bedeutet letztendlich, dass in Jungen Jahren bis ca 45 eher grössere Risiken und Wachstum angestrebt werden sollte.
    Ab 55 -60 sollte man sich regelmässige Income Gedanken, am Besten mittels monatliche Dividenden, so dass nur ein kleiner Vermögensverzehr notwendig wird. Rentenbildende Lösungen sollten nicht Vernachlässigt werden, jedoch nur solche mit Rückgewähr.

  5. Alexander dit :

    Schweizer Klassiker wie SwissRe würde ich durchaus als Optionen sehen 🙂

  6. KauntNull dit :

    Danke für den guten Beitrag. Mich treibt seit Wochen die Frage um, warum die Finanzblogrolls randvoll mit « schaut her was geile Dividenden ich bekomme »-Posts sind, obwohl ich seit Jahrzehnten weiss, dass die Dividendenstrategie mindestens während der Vermögensaufbauphase ein Irrweg ist.
    Nun ist dein Artikel schon wieder über ein Jahr alt und ich fleddere hier eine Leiche – vielleicht sollte ich meine Erfahrungen und Gedanken zur Dividendenstrategie auch mal posten, so wie ich FIRE neulich zerlegt habe.

    Liebe Grüsse

    1. Marcel dit :

      Hallo KauntNull

      ich habe solche Beiträge über « geile Dividenden » noch nie gelesen.
      Der Kurs eine Aktie hängt oft von der erwarteten Rendite ab.
      Die Dividendenrentite ist eines der Merkmale.

      Letztes Jahr (2021) legte der SMI um schlappe 20% zu. Mit einem simplen ETF auf den SMI hätte man mindestens diese Rendite herausgeholt.
      Wenn man Optionen schreibt, kommen noch Prämien oben drauf.
      Die Optionsprämien sind Steuerfrei.

      Deine Erfahrungen zur Dividenstrategie in Ehren…. mein Problem ist immer wieder, dass ich nicht als professioneller Trader vom Steueramt eingestuft werde.

      Ich mache das nicht nur privat.
      Der Finanzertrag ist in unserer Firma eine wesentliche Einflussgrösse.
      Alle Nebenkosten inkl. Steuern werden bei weitem gedeckt.

      Ich habe keine PK und muss darum meine Vorsorge selber in die Hand nehmen.
      Nächstes Jahr werde ich 65.
      Darum habe ich mit dem Auflösen der 3a-Konten letztes Jahr angefangen.
      Dividenden-ETF sind auch hier wieder Teil der Strategie.
      Ich starte immer mit dem iShare Swiss Dividend.
      Der schüttet bis Ende April schon mal 3% aus.
      Danach kommt es darauf an, wie sich der ETF ernwickelt.

      Vermögensverzehr wird es voraussichtlich nicht geben.

      Zinseszins ist eine Exponentialfunktion.
      Die Wiederanlage von Dividenden und Optionsprämien macht die Sache (fast) zum Selbstläufer.

      Das sind nicht irgendwelche Gedanken zur Dividendenestrategie, das ist Erfahrung.

      Dividenden sind das Schmerzensgeld, wenn man sich verzockt at.

  7. Marcel dit :

    Die Dividenden bzw. Dividendentermine / ex-Date sind Teil meiner Strategie.

  8. Vreni Ducommun dit :

    Welche Schweizer Aktien zahlen keine oder ganz tiefe Dividenden?

    1. Schweizer Finanzblog dit :

      Guten Tag Vreni
      Wir sind keine Spezialisten für Einzelaktien. Deshalb nur eine allgemeine Antwort: Die Erfahrung zeigt, dass stark wachsende Unternehmen und Small Caps tendenziell weniger Dividenden ausschütten. Und noch etwas: Trotz Vorbehalten gegenüber der Dividendenstrategie meinen wir in unserem Artikel natürlich nicht, dass Dividendentitel generell ausgesiebt werden sollen (also für die CH z.B. Nestlé, Roche, Novartis, Zurich, Geberit, SPS). Einen langfristig erfolgsversprechenden Mittelweg sehen wir in Investments in den Gesamtmarkt mittels ETFs.
      Beste Grüsse SFB

  9. helga dit :

    Danke für diesen aufschlussreichen Artikel. Ich investiere an der Börse eben genau mit der Dividendenstrategie. Ich werde sicher im Laufe der Zeit meine Strategie anpassen und die Fakten aus diesem Blogpost beherzigen.

  10. Hallo,

    mal wieder ein toller Beitrag. Weiter so!

    Viele Grüße
    Christoph

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