Comme nous l’avons déjà expliqué dans des articles précédents, les actions sont une classe d’actifs incontournable pour les investissements à long terme axés sur le rendement. Mais plutôt que de prendre des risques inutiles avec une poignée de titres individuels, une alternative ingénieuse s’est imposée sur le marché de l’investissement ces dernières années : Les fonds indiciels négociés en bourse, plus connus sous l’acronyme « ETF » (Exchange Traded Fund). Dans cet article, nous vous expliquons pourquoi le succès mondial des ETF n’est pas un phénomène de mode, mais repose sur des faits concrets.

Stefan & Toni | 12 Commentaires
publié le 3.12.2018

Cet été, c’est donc arrivé : Le cinq mille milliards de dollars américains ont été investis dans un ETF. Depuis le début de l’année, le volume mondial des ETF est passé de 4,7 à 5,2 billions de dollars, soit 5’200’000’000’000 en chiffres . Inventé il y a 25 ans, longtemps caché dans une niche, l’énorme progression de ces dernières années démontre la grande idée qu’a été le lancement de ce type d’investissement.

Histoire des ETF – Comment tout a commencé

Les précurseurs des ETF sont apparus dès les années 1970. Il s’agissait de fonds indiciels passifs, mais qui n’étaient pas encore négociés en bourse. C’est ainsi qu’en 1971, le premier fonds indiciel

Bogle
Figure 1 : « Le temps est votre ami, l’impulsion votre ennemi ».

pour les investisseurs professionnels « Samsonite Pension Fund » par Bill Fouse et William Sharpe. En 1975, le premier fonds indiciel destiné aux investisseurs privés a vu le jour. Il s’agissait du « Vanguard 500 Index Fund » de la société d’investissement du même nom, créée par la légende américaine de l’investissement. John « Jack » Bogle (voir figure 1).

Ce n’est que bien des années plus tard, le 22 janvier 1993, que le premier fonds indiciel négocié en bourse a été lancé sur le marché. Le « SPDR Standard & Poor’s 500 » (SPY) a été lancé par la société de gestion d’actifs State Street Global Advisors. Le « Spider », comme on l’appelle familièrement, est aujourd’hui le plus grand ETF au monde, avec environ 250 milliards de dollars d’actifs sous gestion. Il reproduit la performance des 500 plus grandes sociétés américaines cotées en bourse. C’est ainsi qu’a été posée la première pierre de l’éclatante success story des ETF.

Aperçu du marché des ETF en Suisse

Les premiers ETF négociables à la Bourse suisse SIX ont été lancés en 2000. Depuis lors, l’offre d’ETF a connu une croissance rapide dans notre pays également.

Actuellement, 1 284 ETF sont déjà négociés à la SIX, répartis dans les six classes d’actifs suivantes (cf. graphique 2) :

ETF
Illustration 2 : Environ 1 300 ETF, répartis sur six classes d’actifs, sont négociés à la Bourse suisse SIX (situation au 28.11.2018 / source des données : « justetf.com »).

Les actifs de chaque ETF varient de moins d ‘un million à plus de 30 milliards de francs.

Les frais annuels (TER) varient entre 0,05% et 1,12% de la valeur boursière du capital investi, avec une tendance à la baisse.

Alors que, parmi les fournisseurs d’ETF, les gestionnaires de fortune américains Blackrock (avec le label ETF « iShares ») et Vanguard sont les leaders incontestés au niveau mondial, le marché CH est dominé par UBS et Blackrock .

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L’indice comme base des ETF

Le but d’un indice boursier est de documenterde manière représentative l’évolution du marché . Les indices sont soumis à des règles strictes qui définissent la procédure de sélection des différents composants de l’indice, déterminent le mode de calcul ou documentent le contrôle régulier. Dans la plupart des cas, ils sont calculés par des fournisseurs d’indices indépendants tels que MSCI (Morgan Stanley Capital International) ou FTSE (Financial Times Stock Exchange).

« Le critère le plus important dans le choix d’un ETF est l’indice sous-jacent ».

Pour l’investisseur privé, le critère le plus important lors du choix d’un ETF est sans doute l’indice sous-jacent. En effet, l’indice contient de nombreux aspects qui sont pertinents pour le rendement futur. Il ne s’agit pas d’analyser les différentes sociétés de l’indice. Il s’agit plutôt de vérifier si la pondération des pays, des régions et des secteurs correspond à votre stratégie d’investissement.

« Malgré une grande attention médiatique, il n’y a pas de raison rationnelle d’investir dans un ETF qui réplique le SMI ».

Le SMI (Swiss Market Index) est l’indice boursier le plus connu en Suisse et malheureusement, du point de vue de l’investisseur, il est particulièrement inadapté. Il est en effet très insuffisamment diversifié, et ce à plusieurs égards :

Malgré une forte médiatisation, il n’y a pas, selon nous, une seule raison rationnelle d’investir dans un ETF répliquant le SMI.

Si vous devez absolument choisir un indice suisse, le SLI (Swiss Leader Index) est le plus approprié. Il comprend les 30 plus grandes sociétés suisses. Les quatre titres les plus importants sont plafonnés à 9% chacun. Le poids de tous les autres titres dans l’indice est, si nécessaire, limité à 4,5%. Le SLI est ainsi mieux diversifié que le SMI.

Les ETF ne veulent pas battre l’indice de référence

Les fonds de placement classiques tentent d’obtenir un rendement supérieur à celui de leur indice de référence, ce qui n’est guère possible à long terme en raison des coûts élevés qu’implique une gestion active des fonds. (C’est ce que démontrent aujourd’hui d’innombrables études).

Les ETF ne poursuivent pas cet objectif. Ils « fonctionnent » sur la base de règles et sont généralement passifs, c’est-à-dire qu’ils se contentent de répliquer l’indice sous-jacent, si possible à l’identique. Plus l’écart de suivi est faible, plus le fournisseur d’ETF fait du bon travail. Mais encore une fois, l’indice sous-jacent est plus important que le choix du produit ETF.

Dans ce rapport détaillé Comparaison des ETF nous avons utilisé un processus de sélection rigoureux pour récompenser les meilleurs ETFs qui suivent des indices établis et larges sur le marché.

Les ETF sont légalement des actifs spéciaux

En Suisse, les ETF sont soumis à la loi fédérale sur les placements collectifs de capitaux (LPCC), comme les fonds de placement classiques. Ils sont juridiquement des actifs spéciaux et restent la propriété de l’investisseur en cas d’insolvabilité du fournisseur d’ETF ou de la banque dépositaire.

Beaucoup de lumière et peu d’ombre

Nous sommes convaincus que le marché des ETF continuera à croître fortement à long terme. En effet, les avantages des ETF, qui répliquent un indice largement diversifié, par rapport aux fonds d’investissement actifs et aux titres individuels, peuvent être justifiés rationnellement et sont scientifiquement fondés. Vous trouverez ci-dessous une sélection des avantages offerts par les ETF :

Nous ne voyons pas d ‘inconvénient majeur aux ETF (mais des risques, voir ci-dessous). Voici néanmoins trois aspects que l’un ou l’autre investisseur pourrait considérer comme négatifs:

« Les ETF sont souvent une épine dans le pied de l’industrie financière classique ».

Autre chose : les ETF sont une épine dans le pied d’un grand nombre de fournisseurs de fonds classiques, c’est-à-dire de gestion active du patrimoine. En effet, la gestion active d’actifs et le conseil aux clients sont bien plus lucratifs pour eux (et malheureusement trop souvent pour eux seuls).

Il n’est donc pas surprenant que les ETF soient souvent présentés de manière négative dans les médias par les lobbyistes de l’industrie financière classique. Il convient donc de faire preuve de la prudence nécessaire ou d’examiner d’un œil critique les arguments mis en avant contre les ETF.

Les risques des ETF

Le risque de marché est certainement le plus grand risque des ETF. Si un marché s’effondre, un investisseur qui a investi dans un ETF sur ce marché est affecté 1 à 1. Après tout, contrairement à un investissement dans une action individuelle, il n’est pas exposé à une perte totale. De plus, l’expérience montre que les pertes de cours, même dans le cadre d’un portefeuille mondial, peuvent être importantes, mais qu’elles sont souvent de nature relativement brève (voir également cet article de blog).

Dans le cadre d’un investissement global ou d’un portefeuille mondial, il existe naturellement un risque de change. Il convient de distinguer les trois devises suivantes, qui peuvent varier dans un ETF :

Notre conseil : acceptez les risques de change et ne les couvrez pas (à grands frais). En effet, les pertes et les gains de change se compensent largement à long terme, en particulier dans les portefeuilles diversifiés à l’échelle mondiale.

Nous considérons que le risque de contrepartie est plutôt théorique. Il ne concerne que les ETF synthétiques (qui sont de toute façon en forte baisse) et les ETF qui pratiquent le prêt de titres. Ce dernier est toutefois couvert par les fournisseurs de fonds. Dans ce cas, la valeur de la garantie doit être supérieure à la valeur de l’actif prêté.

Ainsi, ceux qui souhaitent éviter le risque de contrepartie choisissent des ETF à réplication physique (c’est-à-dire non synthétiques) qui ne pratiquent pas le prêt de titres.

Le prêt de titres est intéressant pour l’investisseur dans la mesure où il bénéficie des revenus supplémentaires générés, ce qui améliore la performance de son ETF ou réduit l’écart de suivi.

« Les ETF sont l’instrument idéal pour un investissement autodéterminé, largement diversifié et peu coûteux ».

Conclusion

Les ETF sont une histoire à succès et ont révolutionné le marché de l’investissement. Ils sont, selon nous, l’instrument idéal pour un investissement autodéterminé, largement diversifié et peu coûteux.

L’illustration 3 résume à nouveau les principaux aspects des ETF:

Aperçu des ETF
Figure 3 : Aperçu des principales caractéristiques des ETF.

La forte croissance du segment des ETF a entraîné la multiplication des formes de produits. Il est donc de plus en plus important, mais aussi de plus en plus exigeant, pour l’investisseur de se renseigner sérieusement avant d’acheter. L’article suivant présente les facteurs à prendre en compte.

Vous trouverez ici une vue d’ensemble du thème « Investir » : Apprendre à investir – en huit leçons.

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Clause de non-responsabilité

Clause de non-responsabilité : Investir comporte des risques de perte. C’est à vous de décider si vous souhaitez ou non assumer ces risques.

Sous réserve d’erreurs : Nous avons rédigé cet article en toute bonne foi. Notre objectif est de vous fournir, en tant qu’investisseur privé, les informations les plus objectives et les plus pertinentes possibles sur le thème de la finance. Toutefois, si nous avons commis des erreurs, si des aspects importants ont été oubliés et/ou ne sont plus d’actualité, nous vous serions reconnaissants de nous en informer.